« Je vais ressortir le Kärcher de la cave »

© Aymeric Guillonneau

Vous venez rencontrer des acteurs de la sécurité et évoquer votre programme au moment où Emmanuel Macron électrise le débat sur la crise sanitaire…

Je veux  mettre un terme à ce quinquennat de mépris. Nous, on veut rassembler et convaincre les Français en leur disant la vérité. Je viens parler d’une des principales défaillances du gouvernement, celle qui touche à la sécurité. Entre l’insécurité qui s’accroit toujours et Macron qu’il qualifie d’ »incivilités », la situation est extrêmement tendue, se dégrade et se répand dans toutes les villes. C’est pour cela que nous avons choisi Salon et Cavaillon, où l’on a dû confiner des enfants dans une école à cause des violences. Et cette visite fait écho à ce qui s’est passé à Briançon, où le maire a subi des violences. Moi, je veux traquer les voyous, les harceler. C’est à eux qu’il faut supprimer les droits civiques.

Se concentrer sur eux plutôt que sur les non-vaccinés?

Les deux choses ne sont pas à mettre sur le même plan. Nous subissons une présidence qui est dure avec les faibles et faible avec les durs.

Pensez-vous qu’Emmanuel Macron participe aux tensions qui traversent notre société ?

Fracturer et diviser un pays autant soumis aux épreuves que la France est une faute majeure, une erreur. Il faut réparer la France, la réunir en disant la vérité aux Français, pas en les insultant. Il est urgent d’instaurer l’impunité zéro dans les quartiers. Ce qui passe par une politique de sanctions rapides, certaines d’être exécutées. C’est une reprise en main, une reconquête des territoires qu’il nous faut. C’est pour cela que je propose des brigades coups de poing, incluant des moyens numériques, le fisc et les douanes, mais aussi l’armée, afin de sécurité les périmètres d’intervention. Je veux nettoyer les quartiers.

Voilà qui rappelle Nicolas Sarkozy…

Je vais ressortir le Kärcher de la cave. Cela fait dix ans qu’il y est et il est temps de l’utiliser. Il s’agit de remettre de l’ordre dans la rue. Remettre les policiers sur le terrain, eux dont le temps de travail est occupé à 40% par des tâches administratives. Parfois, ils n’ont pas fini leur rapport que les délinquants sont remis en liberté. Seules 5% des faits dénoncés donnent lieu à des condamnations  en France, 70% des procédures sont classées sans suite. On ne donne plus de réponse face à la violence des nouveaux barbares.

Quelles réponses souhaitez-vous mettre en place ?

Elles sont nombreuses. Je peux citer l’instauration des peines plancher, ainsi que l’instauration de peines d’un an incompressible pour toute agression sur un policier ou un gendarme. Il faut que la peur change de camp. Je veux créer 20 000 places de prison en trois ou quatre ans. Je prévois un plan Orsec pour la Justice de 5 milliards d’euros, dont deux consacrés aux prisons. Et dès cet été, pour aller vite, je propose des centres de détention temporaires dans des bâtiments publics désaffectés pour des personnes condamnées à de courtes peines. Ce qui évitera aux caïds de revenir trafiquer dans leur quartier avec un bracelet électronique. Il y a une utilité sociale à la prison. Je veux aussi de véritables prisons de haute sécurité pour les grands délinquants et criminels. Je le ferai, alors que les Français attendent toujours la concrétisation des promesses de Macron.

Qui sera lundi à Nice sur ce même thème de la sécurité…

S’il court après moi sur ce thème, c’est bien qu’il y a de la fébrilité, de l’inquiétude dans son camp. Le « en même temps » ne marche pas sur la sécurité. Macron fait de la diversion avec ses phrases, mais quand les Français ouvriront les yeux sur son bilan, ils verront une crise d’autorité totale. Quand je dis qu’il faut remettre de l’ordre, c’est aussi à nos frontières.

De quelle manière?

Il y a un lien entre délinquance et immigration. 23% des détenus en France sont étrangers. J’ai déjà écrit une loi constitutionnelle sur l’immigration qui ira de pair avec celle sur la sécurité, destinée à utiliser certaines technologies et à pénaliser les comportements. En donnant par exemple plus de moyens aux policiers municipaux sur les contrôles d’identité et la fouille des véhicules, en leur donnant accès aux fichiers de la police nationale. Il faut mieux équiper les forces de l’ordre, y compris grâce à  l’intelligence artificielle.

On va vous accuser de vouloir ficher tout le monde…

Un comité d’éthique, constitué d’acteurs de terrain, d’associations, nous aidera à mettre l’intelligence artificielle au service de la sécurité. Si on veut déployer la vidéo-protection, nous aurons besoin de logiciels, car la surveillance humaine derrière les écrans ne suffira pas. Le tout est d’avoir une doctrine d’emploi. C’est la même chose pour les drones qu’une jurisprudence du Conseil constitutionnel empêche d’utiliser. Alors qu’ils seraient très utiles pour filocher les bandes par exemple.

Choisir le Vaucluse, où le Rassemblement national est très implanté, est-il une manière de vous imposer sur la sécurité?

Elle est la première des libertés. Pour redonner de l’espoir, il faut passer d’abord par la sécurité. Le Rassemblement national prospère sur l’impuissance publique. Mon ADN politique, c’est de faire. Un militant associatif de Seine-Saint-Denis m’avait surnommé « la dame de faire ». C’est pour cela que je me suis levée, pour faire changer les choses concrètement. On a un Président qui discourt en permanence, pour insulter ou pour séduire. Les Français me connaissent moins, parce que j’agis. Je veux des résultats et je suis tenace. Je veux être une poigne de fer dans un gant de velours, respectueuse des Français.

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